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La fast fashion nuit à la santé et l’environnement

Par Marie Vabre

Au Bangladesh, ils sont plus d’un millier de travailleurs à avoir trouvé la mort dans l’effondrement du Rana Plaza, le 24 avril 2013. Davantage encore à avoir été blessés. Les conditions de travail sont désormais réputées à l’international, pour faire partie des plus dures au monde. La croissance industrielle exponentielle de la région de Dacca s’est produite en même temps que la naissance de niveaux critiques de toxicité environnementale. Cette étude, Poids de la question sociale et poids de la question environnementale dans l’industrie textile au Bangladesh, a été rédigée dans le cadre de mon Master 2 Développement Durable & Responsabilités des Organisations, à Dauphine. Il a été inspiré par un article du New York Times.

Golam a 11 ans; il subit régulièrement des maux de tête, étourdissements, évanouissements, nausées, vomissements. Il habite au Bangladesh, à Savari [1], la plus grande zone industrielle textile du district de Dacca. C’est le meilleur élève de sa classe. Comme la plupart de ses copains et des professeurs à la Ganda Government Primary School. Il flotte dans l’air de l’école « une puanteur » toxique, émanant du canal fluvial, situé à quelques mètres. L’établissement est entouré d’usines de textile et d’habillement faisant partie de la chaîne d’approvisionnement de la filière vers l’Europe et les Etats-Unis. Elles semblent ignorer les règlementations en matière de traitement des eaux usées, toxiques pour l’environnement, donc la santé [2].

Les stations de traitement des effluents, quand elles sont utilisées, ce qui est rare, semblent insuffisantes. Le maire de Savar, Alhajj Abdul Kader, fait un aveu d’impuissance devant le lobbying des industriels auprès des autorités qui facilitent régulièrement les autorisations d’installation de nouveaux propriétaires. Cependant, une campagne très médiatisée a été dirigée par le Ministère de l’environnement bangladais, instaurant des perquisitions qui ont mis au jour l’absence de certificat de conformité dans de nombreuses usines, depuis plus de vingt ans pour l’une d’entre elles, située près de l’école de Golam.

Croissance et toxicité environnementale

La croissance industrielle exponentielle de la région de Dacca s’est produite en même temps que la naissance de niveaux critiques de toxicité environnementale. Pour poursuivre son développement, le pays est très dépendant des donneurs d’ordres internationaux (83% du total de ses exportations). Les secteurs du textile et du cuir, représenteraient 27% des pollutions industrielles nationales, à eux deux[3]. Les conditions de travail sont désormais réputées internationalement pour faire partie des plus dures au monde.

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Face à la situation sanitaire, environnementale et sociale alarmante, il semble urgent de réconcilier la rationalité économique de ces industries avec l’engagement moral en faveur de l’égalité[4].

Le principe d’éducation remise en cause par l’industrie

Malgré les interventions répétées du directeur de l’école et l’action des parents d’élèves, soutenues par les ONG et des avocats militants locaux, pour dévier le canal d’évacuation, la situation n’a pas changé. Ces conditions de scolarisation sont décourageantes pour les élèves. Un tiers des enfants du Bangladesh abandonnent l’école avant d’avoir achevé leur cycle d’instruction élémentaire[5]. C’est ce que semble envisager Golam. Pourtant, ses parents ont toujours espéré que leurs trois fils accèdent à une meilleure vie, grâce à l’accès à l’éducation. Son père est décédé dans l’effondrement du bâtiment du Rana Plaza, qui abritait plusieurs ateliers de confection de vêtements de marques internationales.

Le Rana Plaza, déterminisme de l’action sociale

« Ils sont plus d’un millier de travailleurs à avoir trouvé la mort dans l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh le 24 avril 2013, et davantage encore à avoir été blessés. Alors qu’ils avaient été évacués d’urgence la veille en raison de fissures constatées dans les piliers du bâtiment, les milliers de travailleur(e)s des ateliers de confection qu’hébergeait le Rana Plaza, près de Dacca, ont été contraints de regagner leur poste de travail ce jour-là[6] ».

A ce jour, 32 marques ont pu être reliées aux ateliers du Rana Plaza : Adler Modemärkte (Allemagne), Ascena Retail (USA), Auchan (France), Benetton (Italie), Bon Marche (Angleterre), C&A (Belgique), Camaïeu (France), Carrefour (France), Cato Fashions (USA), El Corte Ingles (Espagne), Grabalok (Store 21, Angleterre), Gueldenpfennig (Allemagne), Iconix (Lee Cooper, USA), Inditex (Zara, Espagne), JC Penney (USA), Kanz (Kids Fashion Group, Allemagne), Kappa (Italie), Kik (Allemagne), L.C. Waikiki (Türkei), Loblaws (Canada), LPP (Pologne), Mango (Espagne), Manifattura Corona (Italie), Mascot (Danemark), Matalan (Angleterre), NKD (Allemagne), Premier Clothing (Angleterre), Primark (Angleterre/Irlande), PWT (Texman, Danemark), The Children’s Place (USA), Walmart (USA) et YesZee (Italie)[7].

Sur les 4.000 ouvriers présents dans le bâtiment ce jour-là, on peut supposer que la majorité des personnes étaient des parents. La génération de Golam sera probablement marquée toute sa vie par ce drame et ses conséquences. Les ONG et le système éducatif pourraient-ils coopérer d’avantage pour appuyer la sensibilisation environnementale des jeunes scolarisés, susceptibles d’intégrer l’action sociale, quelques années plus tard ?

Depuis, l’action sociale s’est renforcée et un accord[8] a été signé par les organisations de travailleurs et d’employeurs, amorçant un mouvement social ouvrier de grande ampleur dans le pays, appuyé par les ONG et soutenu par l’OIT. Aujourd’hui encore, les travailleurs sont confrontés à de nombreuses difficultés. Le dialogue social et les normes internationales du travail constituent deux éléments essentiels pour pouvoir améliorer la santé, la sécurité et la sûreté sur les lieux de travail au Bangladesh.

Récemment, « La justice bangladaise a mis en examen 38 personnes pour meurtre dans l’enquête sur l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza (…). L’immeuble en question avait été construit sur un terrain marécageux des faubourgs de Dacca. Son effondrement compte parmi les accidents industriels les plus meurtriers de l’histoire ». [9]

L’étude d’articles et de documents de sources différentes qui ont permis cette analyse, a mis en lumière un phénomène : malgré les recherches scientifiques existantes – qu’elles soient universitaires ou effectuées pour le compte d’ONG, la question sociale du secteur du textile et de l’habillement pèse bien plus que la question environnementale, dans la presse nationale et internationale. Ne faudrait-il pas renforcer la communication des universités et ONG, dont le rôle est essentiel envers les médias et l’opinion publique ?

La zone du cuir, parmi les plus polluées de la planète

Quant à Hazaribag, la zone industrielle du cuir, situées à quelques kilomètres de Savar, elle a intégré la liste des dix sites les plus pollués de la planète[10]. Ses ouvriers travaillent dans des conditions sociales et environnementales parmi les pires au monde, sans protection physique adaptée[11], souffrant de nombreuses pathologies – pulmonaires, cutanée, musculaire, occulaire, auditive, etc. – notamment de cancers. 90% de ces ouvriers meurent avant l’âge de 50 ans,[12] leur taux de mortalité étant 300 fois supérieur à celui du reste du pays. De plus, les malformations fœtales sont croissantes dans cette catégorie socio-professionnelle. Les 200 tanneries d’Hazaribag (presque la totalité du secteur national) génèrent 7.7 millions de litres de déchets liquides et 88 millions de tonnes de déchets solides chaque jour, non traités et déchargés dans les basses terres, les canaux naturels et des fleuves importants[13]

Graves pollutions de l’eau

Ces filières contribuent donc largement à la détérioration de la qualité de l’air, de l’eau, des sols et à une pollution massive du pays. La pollution des nappes phréatiques est particulièrement préoccupante. Une enquête nationale sur la qualité de l’eau potable au Bangladesh (2009) a révélé des concentrations d’arsenic supérieures aux normes recommandées par l’OMS, entraînant la mort prématurée de 19 000 à 24 000 personnes annuellement[14]. Cette pollution pourrait avoir de multiple facteurs. Les secteurs du cuir, du textile & de l’habillement sont-ils susceptibles d’avoir une part de responsabilité ?

Les fleuves et les cours d’eau sont les réceptacles de ces déchets liquides et solides. Ces sources majeures d’approvisionnement en eau pour l’agriculture vivrière (principalement les rizières), l’élevage et les activités de pêche, accentuent les dangers sanitaires pour les populations. Le pays compte sans doute sur ces secteurs pour poursuivre son accession, pourtant incertaine, au statut d’économie émergente. Leurs industries continuent à bénéficier de mesures destinées à faciliter l’installation des investisseurs étrangers et les opérations courantes (approvisionnement, production, exportation).

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L’état envisage même une délocalisation de la zone industrielle d’Hazaribag devenue trop étroite, confinée dans seulement 25 hectares, vers la localité de Savar. Une aberration sanitaire et environnementale. Les pouvoirs publics bangladais ont une responsabilité morale sur la santé environnementale de leurs citoyens. Ils prennent ainsi des risques prévisibles quant aux coûts financiers de ces dommages pour le pays. Quelles en seront les conséquences sanitaires et sociales ?

La santé environnementale, oubliée de l’OMS ?

Pourtant, selon l’OMS : « Le Bangladesh défend l’importance d’une meilleure santé comme stratégie de construction de la nation. Et il le fait de manière tout à fait appropriée, en s’efforçant d’atteindre la communauté à sa base par un réseau étendu d’agents de santé communautaires, posant ainsi des fondations solides pour la couverture sanitaire universelle. C’est l’un des meilleurs moyens de garantir qu’un pays est assez fort pour surmonter les crises, que celles-ci soient liées au changement climatique, dont on peut attendre des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et de plus en plus graves, ou qu’elles soient dues à un virus ».[15] L’OMS ne pourrait-elle pas se saisir de cette question de santé environnementale et exercer son pouvoir de prescripteur auprès de l’état bangladais ?

Responsabilité des firmes occidentales

Les firmes occidentales du secteur de la mode du prêt-à-porter et du luxe semblent avoir omis l’éthique sous prétexte de la globalisation. Ne pourraient-elles demander à leurs sous-traitants des engagements sur le plan environnemental ? Exiger de réelles politiques Santé Sécurité Environnement Développement Durable (SSEDD) ? N’est-il pas envisageable de créer un Code de déontologie du textile et de l’habillement ?

Un projet de loi déposé début 2014 (par le PS, EELV, rejoints par le PRG) a été adopté par le Sénat en mars 2016. Elle rend les donneurs d’ordre responsables de leurs filiales et de leurs sous-traitants, introduisant un devoir de vigilance de la part d’une maison-mère vis-à-vis de ses filiales, et d’un donneur d’ordres vis-à-vis de sa chaîne de sous-traitance. Il impose ainsi aux entreprises et à leurs filiales qui ont plus de 5.000 salariés en France et dont le siège social est en France, ou qui ont plus de 10.000 salariés en France et à l’international, de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour éviter les drames humains et environnementaux.

Responsabilité des consommateurs

Le public français ne peut plus totalement ignorer les conditions de fabrication des vêtements à bas prix. Pourtant, les ventes ont démontré qu’il y avait une contradiction entre les discours éthiques des consommateurs et leurs actes d’achat. Pour éveiller les consciences, l’expérience a souvent prouvé qu’il était plus concernant de prendre appui sur l’impact direct qu’exerce une activité humaine sur le consommateur, ses enfants, ses proches.

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Greenpeace  met en lumière ces pollutions de l’eau potable à travers sa campagne Fashion Detox, lancée en 2011. Des résidus de substances chimiques, comme les phtalates, ont été décelés sur des échantillons de vêtements analysés en laboratoires. L’ONG évoque la potentialité d’un phénomène de bioaccumulation[16] 19 marques de vêtements (mode et sport) se sont engagées à cesser d’utiliser des produits chimiques dangereux d’ici à 2020. H&M, Inditex (Zara) et Benetton ont fait « des efforts sur l’ensemble des critères définis par Greenpeace, et prouvent ainsi qu’une mode sans produits toxiques est possible (…)  Nike, LiNing, Esprit et Victoria’s Secret semblent avoir baissé les bras (…) Armani, Bestseller, Diesel, D&G, GAP, Metersbonwe, PVH, VAncl et Versace mais aussi des françaises du luxe Hermès et LVMH Group/Christian Dior Couture continuent de fermer les yeux sur le problème et sont donc carrément hors classement ». A quand l’application du principe du pollueur-payeur aux firmes du secteur ?

Pour les dernières actualités sociales et environnementales sur l’industrie textile, vous pouvez vous rendre sur les sites du Collectif Ethique sur l’étiquette et de Greenpeace.

Retrouvez mon article sur les créateurs et entrepreneurs de mode éthique en France, sur le site d’ID – L’Info durable.

Notes

[1] « Bangladesh Pollution, Told in Colors and Smells », Yardley, Jim ; Julfikar Ali Manik contributed reporting. In New York Times. Published: July 14, 2013.

[2] Trois articles : Arsenic mitigation measures in Bangladesh, Kaiser Khan ; Arsenic in tube well water in Bangladesh, Flanagan ; Consumption of unsafe food in the adjacent area of Hazaribag, Islam, Khan, Hoque & Jolly (Cf. Bibliographie).

[3] Somme des taux de pollution des deux secteurs, chiffrés dans un article de chercheurs universitaires chinois, publié dans la « Springer Science+Business Media B.V. », ainsi que sur le site de la Banque mondiale : Environment security: an empirical study of industrialization and the impact on environment in the Dhaka division, Bangladesh (Cf. Bibliographie).

[4] Repenser l’inégalité, Sen, Amartya, ©original : Amartya Sen, 1992 ©éditions du Seuil, 2000 pour la traduction française.

[5] Chiffres UNICEF.

[6] Collectif Ethique sur l’étiquette http://www.ethique-sur-etiquette.org/RANA-PLAZA-2-ANS-DEJA-Il-y-a-des-anniversaires-dont-on-se-passerait

[7] Déclaration de Berne https://www.ladb.ch/campagnes-et-actions/appels-urgents-de-la-campagne-clean-clothes/bangladesh-effondrement-du-rana-plaza/

[8] Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh (Cf. Bibliographie).

[9] « Trente-huit mises en examen pour meurtre au Rana Plaza », Tribune de Genève. 18.07.2016, 17h53.

[10] The Worlds Worst 2013 : The Top Ten Toxic Threat, Blacksmith Institute et Green Cross.

[11] Richard Pearshouse, pour Human Rights Watch, enquête 2012.

[12] Chiffres de l’ONG Environmental And Human Development (Cf. Bibliographie).

[13] Liste des 10 sites (Cf. Bibliographie).

[14] « Arsenic in tube well water in Bangladesh », Flanagan (Cf. Bibliographie).

[15] « Allocution du Directeur général de l’OMS au Comité régional de l’Asie du Sud-Est », Dr Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, 10 septembre 2014. Site http://www.who.int/dg/speeches/2014/regional-committee-seasia/fr/ Consulté le 06/01/2015.

[16] « Detox Campaign », « Toxic Threads: The Big Fashion Stitch-Up » et « A Little Story about Monsters in YourCloset », Greenpeace (Cf Bibliographie).

Bibliographie

 Investigation of severe water problem in urban areas of a developing country: the case of Dhaka, Bangladesh In Environmental geochemistry and health [0269-4042] Nahar, Mst yr:2014 vol:36 iss:6 pg:1079 -1094

Consumption of unsafe food in the adjacent area of Hazaribag tannery campus and Buriganga River embankments of Bangladesh: heavy metal contamination In Environmental monitoring and assessment [0167-6369] Islam yr:2014 vol:186 iss:11 pg:7233 -44

Convergence of Corporate Social Responsibility and Corporate Governance in Weak Economies: The case of Bangladesh In Journal of business ethics [0167-4544] Rahim, Mia yr:2014 vol:121 iss:4 pg:607 -620

Arsenic in tube well water in Bangladesh: health and economic impacts and implications for arsenic mitigation In Bulletin of the World Health Organization [0042-9686] Flanagan, SV yr:2012 vol:90 iss:11 pg:839 -846

Dynamics of land use/cover changes and the analysis of landscape fragmentation In Dhaka Metropolitan, Bangladesh In GeoJournal [0343-2521] Dewan, Ashraf yr:2012 vol:77 iss:3 pg:315 -330

Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh, Trade Union Signatories (Jyrki Raina Philip Jennings, General Secretary IndustriAll Global Union) & Company Signatory (General Secretary, UNI Global Union).

Travail forcé, RSE et sous-traitance dans l’industrie textile en Asie : réflexion sur l’action de l’OIT In Droit social [0012-6438] Moreau, Marie-Ange yr:2014 iss:5 pg:413 -422

 Rapport The Worlds Worst 2013 : The Top Ten Toxic Threat, ONG Blacksmith Institute & Green Cross.

Greening of industries in Bangladesh: pollution prevention practices (Report) In Journal of cleaner production [0959-6526] Hoque, Asadul yr:2013 vol:51 pg:47

Environment security: an empirical study of industrialization and the impact on environment in the Dhaka division, Bangladesh In Environment, development and sustainability [1387-585X] Sunny, Faruque yr:2012 vol:14 iss:6 pg:885 -900

The Security Risks of Climate Change Displacement In Bangladesh In Journal of Human Security [1835-3800] Saul, Ben yr:2012 vol:8 iss:2 pg:5 -35

Bangladesh’s Challenge: Pollution From Factories In Women’s Wear Daily [0149-5380] Chen, Dene-Hern yr:2014 vol:207 iss:78 pg:1

Rapport Toxic Tanneries : The Health Repercussions of Bangladesh’s Hazaribagh Leather, Copyright © 2012 Human Rights Watch. ISBN: 1-56432-950-X.

Possible, but more needs to be done In The Financial Express (Bangladesh), Abu Ahmed, Professor of Economics, University of Dhaka. Published by HT Syndication with permission from « The Financial Express » (Dhaka). Factiva. 7 décembre 2014.

Rapport Toxic Threads: The Big Fashion Stitch-Up. JN 429a. Published October 2012 by Greenpeace International, Ottho Heldringstraat 5, 1066 AZ Amsterdam, The Netherlands.

Rapport A Little Story about Monsters in Your Closet. Published January 2014 By Greenpeace East Asia, Beijing Office, 3/F, Julong Office, Building, Block 7, Julong Garden, 68 Xinzhong Street, Dongcheng District, Beijing, China. 100027

La Missive de la gestion attentive | Institut de l’Audit Social. Chaîne de valeur dans l’habillement. N°58. Juillet 2014.